Affaire Strauss-Kahn. Nouvelle étape judiciaire
> Le plaider-coupable, mode d'emploi
De notre correspondant à New York.
C'est une journée importante pour Dominique Strauss-Kahn. À 9h30 aujourd'hui (15h30 en France), il a rendez-vous avec un juge de New York, a priori le même qui avait autorisé sa libération conditionnelle, il y a une quinzaine de jours. Une nouvelle fois, il devrait préciser s'il souhaite plaider coupable ou non coupable. Cette dernière option semble la plus probable, fidèle à la ligne qu'il s'est fixée depuis son arrestation, le 14mai dernier. Si c'est le cas, il s'agirait d'un pas de plus vers un procès.
Il risque actuellement 75 ans de prison ferme
Toutefois, Dominique Strauss-Kahn peut à tout moment changer son fusil d'épaule et décider de plaider coupable. Un processus de négociation de peine s'enclencherait alors entre DSK et la justice américaine. Dans ce cas, l'ex-directeur du Fonds monétaire international pourrait n'écoper que de 10 ou 15 ans de prison ferme, contre les 75qu'il risque avec sa défense actuelle. Mais pour l'instant, le clan DSK affiche une certaine tranquillité d'esprit:leur protégé «sera acquitté».
Pas de confrontation
Devant cette Cour suprême de New York, aujourd'hui, DSK sera entouré de ses avocats ténors du barreau, Benjamin Brafman et William Taylor. Face à eux, les représentants du procureur de Manhattan, Cyrus Vance, une équipe d'adjoints récemment renforcée par deux spécialistes des crimes sexuels. Les avocats de la plaignante seront eux aussi présents, mais sans leur cliente, cette femme de chambre du Sofitel de New York qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle et de tentative de viol. Aucune confrontation n'est donc à attendre aujourd'hui. Les défenseurs de Dominique Strauss-Kahn ne devraient pas non plus obtenir beaucoup plus des éléments à charge constitués contre leur client par le bureau du procureur. Cette audience n'est pas le début du procès Strauss-Kahn, mais l'équivalent d'une audience préliminaire, décrite comme «très administrative» par les spécialistes de la justice pénale new-yorkaise. Son but est de fixer le calendrier d'une procédure qui va s'étendre sur de nombreux mois. Et le clan DSK le sait bien: la semaine passée, Dominique Strauss-Kahn et sa femme, Anne Sinclair, ont fait rapatrier leurs meubles depuis Washington, et des parasols ont été installés sur le toit-terrasse de leur hôtel particulier de Franklin Street, au sud de Manhattan, pour éviter les paparazzi. Preuve de leur conscience que leur résidence est partie pour durer.
La relation sexuelle ne sera pas niée
C'est là, à huis clos, derrière ces rideaux blancs tirés, que DSK et ses avocats mettent au point leur stratégie pour un procès qui devrait débuter en septembre ou à l'automne prochain. Leur ligne, si DSK confirme sa volonté de plaider «non coupable», est pour le moment de fouiller le passé de la plaignante afin de décrédibiliser son récit. Sans les éléments du dossier accumulés par le procureur, que la justice américaine autorise à ne rien dévoiler, ils avancent en aveugle. On sait juste pour l'instant qu'ils n'ont pas l'intention de nier qu'il y ait bien eu relation sexuelle entre leur client et la plaignante, mais que celle-ci était en fait consentie. Et convaincre de cette thèse au moins l'un des douze jurés populaires lors du procès.
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